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Grenouille des Champs

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C’est une petite grenouille à l’aspect élancé mesurant couramment de 45 à 65 mm (maximum 80 mm). Une observation de profil révèle un museau plutôt long et pointu, des pupilles ovales horizontales et l’iris de couleur marron. Les tympans sont de taille équivalente aux yeux dont ils sont très rapprochés (1 mm environ). Les taches sombres derrière chaque œil, appelées masque temporal, sont toujours bien visibles. Vue de dessus, la tête est large et laisse apparaître une tache sombre en forme de V entre les épaules. Les membres postérieurs sont longs ou très longs : en rabattant la jambe vers l'avant, le talon dépasse parfois fortement le bout du museau. La palmure est moyenne. Les jambes sont régulièrement barrées. La texture de la peau est plutôt lisse. La coloration est peu variable mais jamais verte. La face supérieure du corps rappelle la couleur des feuilles mortes : brun roussâtre ou grisâtre plus ou moins foncé, uniforme ou légèrement tacheté de sombre. Chez l'adulte reproducteur, dans l'eau, la peau est presque noire. Les individus sombres peuvent avoir des stries foncées sur les côtés de la gorge. La face inférieure va du blanc nacré au jaunâtre ou rosâtre. Le genre Rana des grenouilles brunes comporte une cinquantaine d’espèces qu’il est parfois difficile de distinguer, et ce d’autant plus lorsqu’elles cohabitent au sein d’une même zone géographique. En se focalisant sur les deux espèces les plus fréquemment rencontrées sur le territoire français, il est utile de s’attarder un peu sur les principaux critères permettant de différencier la grenouille des champs de la grenouille rousse (Rana temporaria). Comme l’ensemble des amphibiens présents sur le territoire, les grenouilles des champs sont susceptibles de payer un lourd tribut à la circulation routière, et lors de leur migration annuelle vers les lieux de reproduction. Afin de limiter le nombre de batraciens écrasés, des associations mettent en place des dispositifs de préservation sur les routes.

Menaces
En raison des insecticides et du drainage, cette grenouille ne se trouve plus guère dans les champs. Le « roadkill » (animaux écrasés) et la destruction et fragmentation de ses habitats sont les premières causes de sa régression ou disparition. Selon les populations ou le contexte elles semblent plus ou moins sensibles à l'acidification de leur milieu. Les pesticides sont une cause suspectée de régression, par une action sur les têtards et/ou les adultes (qui y semblent plus sensibles que les crapauds communs). C'est une espèce essentiellement nocturne, qui peut être perturbée, comme la plupart des amphibiens par l'éclairage artificiel de son milieu, (phénomène dit de pollution lumineuse) Les larves de cette espèce se montrent également vulnérables à une exposition trop importante aux UV solaires (qui sont en augmentation en raison du « trou de la couche d'ozone »). Protéger les œufs (et donc les embryons) des UV-B avance le moment de l'éclosion des œufs (par rapport à ceux qui ne sont pas protégés). Par contre les larves de la grenouille des champs survivent mieux si leurs œufs ont été protégés des UV-B solaires (alors que cet effet n'est pas constaté pour les embryons du crapaud commun (Bufo bufo) ni de la grenouille rousse Rana temporaria, mais l'est pour le têtard (et non pas l'embryon) du crapaud commun). Contrairement à la grenouille rousse, c'est une espèce protégée en Europe par la directive habitats (annexe IV), et par la Convention de Berne, dont en France par la loi de juillet 1976, par arrêté du 22 juillet 1993.
Plan d'actions : Le Meeddat a retenu 8 espèces d’enjeu national devant faire l’objet d’un plan de restauration pour 2009. D’autres espèces furent retenues par la suite comme le sonneur à ventre jaune. Pour la Grenouille des champs, espèce considérée en danger critique d’extinction sur la liste rouge des amphibiens menacée de France (Haffner, 2010), l’espèce n’a pas été retenue comme devant faire l’objet d’un plan de restauration national. L’explication apporté à l’époque était que les 2 uniques populations reproductrices connues en France se trouvaient sur des sites protégés, soit en Réserve Naturelle Régionale pour l’un soit en zonage Natura 2000 et zone de préemption départementale pour l’autre.

Répartition et populations
La Grenouille des champs, septentrionale et continentale, atteint en France sa limite occidentale d’aire de répartition et n’est connue sur la période récente que du Nord et du Bas Rhin. Sa présence dans le Sundgau alsacien remonte essentiellement aux années 1970 et début 1980. En Franche-Comté, sa présence relativement ancienne dans le Sundgau du Territoire de Belfort était liée à la population alsacienne. Une seule donnée récente de 1995, auditive de surcroit (le chant d’un mâle), était reprise dans l’atlas régional de 2000. Avec le recul, cette observation non renouvelée et sans identification visuelle suscite l’interrogation dans un contexte où l’espèce s’avère quai disparue d’Alsace et absente du Haut-Rhin voisin. La Grenouille des champs pourrait être considérée comme éteinte en Franche-Comté depuis au moins 30 ans. La Grenouille des champs est un amphibien de plaine connu des grandes pièces d’eau ensoleillées, peu profondes et riches en végétation.
Menaces et priorités de conservation : La disparition de l’espèce dans le Sundgau est imputée à une gestion défavorable des étangs : aménagements de loisirs, berges abruptes, éradication des ceintures végétales, diminution des potentialités d’inondations sur les annexes, empoissonnement, etc. En limite d’aire de répartition européenne, les leviers d’actions pour contrer le déclin de l’espèce sont infimes. En l’absence de station connue, il n’est plus envisageable d’avoir une démarche conservatoire ciblée sur la Grenouille des champs mais l’amélioration de la gestion des étangs du Sundgau pour la biodiversité serait bénéfique à un large cortège (flore et hérons) notamment. Le fait que la majorité des amphibiens aient un mode de vie à la fois terrestre et aquatique, ils pourraient être plus vulnérables que les autres.