Le pélobate brun est un anoure de 4 à 6,5 cm, d’aspect trapu avec un museau arrondi. Sa peau est lisse ou granuleuse souvent avec des pustules rougeâtres. La pupille est ovale et orientée verticalement. Les membres postérieurs sont assez courts avec une palmure presque complète. À l’arrière de la patte postérieure se trouve un appendice corné appelé «couteau» qui lui permet de s’enterrer facilement dans le sol. Il existe un dimorphisme sexuel chez cette espèce, le mâle n’a pas de callosités nuptiales mais présente une protubérance charnue sur les pattes avant. La ponte est unique et est constituée de 1000 à 2500 œufs de 1 à 2,5 mm de diamètre de couleur gris-brun, foncés dessus et plus clairs dessous. Les œufs sont disposés de façon irrégulière à l’intérieur d’un cordon gélatineux mesurant 25 à 100 cm de long pour une section de 12,5 à 20 mm La ponte est généralement enroulée autour d’un support immergé. Lors du développement, les larves atteignent une taille importante, entre 8 et 10 cm de long. Le corps est globuleux, les yeux sont disposés sur le côté, et le muscle caudal est très développé. Le têtard peut être confondu avec des rainettes. Les pontes se distinguent de celles du crapaud commun par la disposition des œufs au sein du cordon.
• Biologie et Écologie : Le pélobate brun est une espèce de plaine inféodée aux terrains meubles et sablonneux. En Alsace, il est présent dans des secteurs dominés traditionnellement par l’agriculture maraîchère (champs de fraises, d’asperges, de pommes de terre...) et l’élevage extensif. Il peut également s’accommoder de milieux ouverts liés à l’homme comme les chemins et les zones de remblais dont le sol est meuble. Il se reproduit dans des pièces d’eau permanentes, assez grandes, relativement profondes et riches en végétation. Ces exigences écologiques très strictes limitent fortement son occurrence au sein même de son aire de répartition. Cet amphibien, très discret, est difficile à observer en dehors de la période de reproduction. L’adulte passe son existence sous terre, à quelques dizaines de mètres de sa zone de reproduction.
Une espèce en sursis
Classé « En danger critique d'extinction » sur la Liste Rouge des espèces d'amphibiens de la Région Centre, le pélobate brun a vu ses effectifs diminuer rapidement ces dernières années, notamment à cause de l'assèchement des zones humides, la pollution et l'introduction d'espèces exotiques envahissantes. En région Centre, l'espèce reste rare et très localisée. Seule une petite population isolée subsistait encore dans le département de l'Indre jusque récemment, lorsqu'une seconde fut découverte dans le Loiret, en secteur ligérien (bords de Loire). Cela fait d'elle la seconde population viable connue en Région Centre. Cette découverte laisse penser que d’autres populations peuvent exister.
• Des actions de protection : En collaboration avec le CDPNE (Comité Départemental de la Protection de la Nature et de l'Environnement) et la DREAL Centre (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), l’association Beauval Nature finance un programme de conservation du pélobate brun en Région Centre. L'enjeu principal du projet consiste à identifier, dans le Loir-et-Cher, les secteurs favorables à l'installation de l'espèce pour pouvoir ensuite la préserver. Un travail cartographique permet de déterminer ces zones, puis une phase de terrain vient confirmer ou non la présence du pélobate brun dans le département. Dans la mesure où une population est localisée, il devient envisageable de sensibiliser les acteurs locaux (propriétaires, exploitants, élus...) à la protection de l'espèce. Des études récentes ont montré que les populations de l'Indre et du Loiret étaient génétiquement identiques à celles localisées en Alsace et en Lorraine, appartenant donc de la même espèce. Des études complémentaires permettront de déterminer si la population détectée dans le Loiret est génétiquement viable, en raison de ses effectifs insuffisants, la diversité génétique entrant en ligne de compte dans la capacité d'une espèce à s'adapter aux changements.
Menaces
Le pélobate brun a une écologie bien différente de celle des autres espèces d’amphibiens. C’est une espèce très spécialisée, fouisseuse qui vit la journée enfoncée dans le sol. Le pélobate brun est probablement l’espèce d’amphibien la plus menacée de France. On observe une disparition rapide de cette espèce depuis le XIX ème siècle dans de nombreuses régions ainsi qu’un déclin actuel dans la zone ouest de son aire européenne de répartition. À une échelle globale, les causes classiques de déclin des populations d’amphibiens ont été évoquées comme la dégradation des habitats ou l’introduction de poissons prédateurs ... En Alsace, les menaces qui pèsent sur le pélobate brun sont difficiles à déterminer, car il existe peu de données écologiques anciennes. Cependant, les travaux de canalisation du Rhin ont entraîné la destruction et la dégradation (stabilisation et fermeture des milieux humides) des habitats de reproduction. Les changements dans les pratiques agricoles avec l’intensification des cultures et le drainage peuvent également être évoqués dans la dégradation des habitats. De plus, cette espèce est extrêmement discrète (vit enterrée, chant de faible intensité) ce qui rend d’autant plus difficile son suivi et la connaissance plus précise de son état de conservation. Ainsi, la destruction des œufs ou des nids, la mutilation, la capture et la naturalisation des spécimens sont interdits.
• Une espèce en sursis : Classé "En danger critique d'extinction" sur la Liste Rouge des espèces d'amphibiens de la Région Centre, le pélobate brun a vu ses effectifs diminuer rapidement ces dernières années, notamment à cause de l'assèchement des zones humides, la pollution et l'introduction d'espèces exotiques envahissantes. En région Centre, l'espèce reste rare et très localisée. Seule une petite population isolée subsistait encore dans le département de l'Indre jusque récemment, lorsqu'une seconde fut découverte dans le Loiret, en secteur ligérien.