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Grenouille des Pyrénées

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La Grenouille des Pyrénées est une grenouille brune de petite taille, d’apparence plutôt svelte. Elle se distingue de la Grenouille rousse grâce à ses plis dorso-latéraux peu marqués, et surtout un tympan quasi invisible. Sa robe unie tire légèrement sur le rougeâtre. Les petits têtards noirs pailletés de points blancs, dorés sont très caractéristiques. Elle émet un son grave sous l’eau, généralement inaudible pour l’observateur. Découverte depuis seulement une quinzaine d’années, la Grenouille des Pyrénées est une espèce méconnue. Elle est inféodée aux torrents frais et oxygénés d’altitude, et de préférence forestiers côté français. Côté espagnol, on la trouve aussi dans des torrents situés en estives. Espèce torrenticole, elle peut cependant être observée en déplacement assez loin de l’eau. Elle semble principalement active la nuit. En cas de danger, elle se réfugie dans les torrents sous les galets. Les pontes sont fixées sur le substrat rocheux dans le torrent. Cet insectivore se nourrit tout autant de petites bêtes tombées dans l’eau (criquets, mouches) que des petites bêtes vivant dans l’eau (phryganes, éphémères, vers de vase). En été, elle va chasser, à terre, dans la litière forestière, les collemboles et autres fourmis. On connaît très peu de choses sur son écologie. La ponte a lieu entre mars et mai, quelques 40 à 50 œufs, collés par petits paquets sous les pierres dans des torrents bien oxygénés et à l’eau fraîche. Dès la fin de la reproduction, les adultes partent en forêt, tandis que les têtards semblent évoluer rapidement (moins de 2 mois) en imagos et quittent les eaux du torrent dès la fin juin. L’espèce hiberne dès octobre et semble ressortir uniquement à partir de fin février aux altitudes de 800 à 1 000 mètres. Cette espèce, dépendante de torrents à l’eau claire, est menacée par la destruction de ses milieux de vie.

Menaces
Rana pyrenaica est principalement menacée de disparition par l’introduction de la truite fario dans les Pyrénées. Il s’agit de la sous-espèce de truite commune qui vit en rivière. Ces poissons sont carnivores et se nourrissent principalement d’invertébrés et de petits poissons. Comme la grenouille des Pyrénées, cette truite aime le courant rapide et l’eau fraîche (inférieure à 20° en été). Dans les années 2000, Jordi Serra-Cobo note que quand elle est présente dans un torrent, l’amphibien en disparaît. Malheureusement, plusieurs campagnes d’alevinage c’est-à-dire de libération d’alevins dans un cours d’eau sauvage ont eu lieu dans l’ouest des Pyrénées, ce qui a porté un coup à la population d’amphibiens dans ces montagnes. Autre prédateur ayant fait son apparition sur les rives françaises : l’écrevisse signal aussi appelée écrevisse de Californie.
La détérioration de son habitat : Même dans les massifs montagneux, l’Homme modifie la nature. Le développement du tourisme montagnard, de l’exploitation forestière ou encore le détournement de l’eau des rivières à des fins agricoles sont quelques-uns des sévices qui nuisent au développement de l’espèce Rana pyrenaica. La grenouille des Pyrénées a besoin d’une eau froide pour vivre. Le changement climatique pourrait ainsi la pousser à monter à de plus hautes altitudes pour la trouver et s’adapter. De plus, la qualité de l’eau posera problème. En effet, cette grenouille aime l’eau très oxygénée et, on le sait, la chaleur bouleverse les biotopes aquatiques. Acidification, développement d’algues et de microbes… En s’élevant, la température de l’eau pourrait être propice à l’arrivée d’autres espèces et de nouveaux prédateurs. « Si le changement climatique se faisait en douceur, elle aurait le temps. Mais quand le changement est brutal, comme maintenant, cela réduit grandement ses chances de survie. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé pour toutes les extinctions », explique le magazine Reporterre.net.

Efforts de conservation
En France, Rana pyrenaica fait partie de la liste des amphibiens protégés. D’après l’arrêté du 19 novembre 2007, sont interdits « sur tout le territoire métropolitain et en tout temps, la destruction ou l’enlèvement des œufs et des nids, la destruction, la mutilation, la capture ou l’enlèvement, la perturbation intentionnelle des animaux mais également la détention, le transport, la naturalisation, le colportage, la mise en vente, la vente ou l’achat, l’utilisation, commerciale ou non, des spécimens prélevés. ». En France, on peut compter sur l’association Cistude Nature pour représenter Rana pyrenaica. Créé en 1995, l’organisme spécialisé dans l’étude des amphibiens et des reptiles suit depuis de nombreuses années la grenouille pyrénéenne notamment par le biais de Matthieu Berroneau, chargé de projet dans l’association. C’est grâce à eux qu’a été mis en place un programme de conservation de la grenouille des Pyrénées de trois ans, de 2012 à 2014. Les objectifs étaient de sensibiliser en faisant connaître l’espèce, de continuer à rechercher de nouvelles populations et mettre en place un suivi de population adapté. Les résultats de ce programme ont été publiés en janvier 2015. Ils ont permis à l’association Cistude Nature de lister des mesures de conservation prioritaires pour assurer la pérennité de l’espèce : Protéger les sites de présence ; Stopper les introductions de truites sur l’aire de répartition de la grenouille ; Limiter la présence des écrevisses signal ; Former et sensibiliser les forestiers aux bonnes pratiques ; Poursuivre la recherche de nouvelles populations ; Suivre les populations des sites de présence existants ; Continuer à sensibiliser le grand public.
Menaces : Si l’UICN considère la grenouille des Pyrénées comme « en danger » d’extinction, c’est avant tout pour sa faible répartition géographique : environ 2000 km². Cette particularité en fait sans doute l’amphibien le plus menacé de France mais d’autres dangers pèsent sur l’espèce Rana pyrenaica est principalement menacée de disparition par l’introduction de la truite fario dans les Pyrénées. Il s’agit de la sous-espèce de truite commune qui vit en rivière. Ces poissons sont carnivores et se nourrissent principalement d’invertébrés et de petits poissons.