Papillon migrateur, la belle-dame (ou vanesse des chardons) vit et se reproduit en Afrique du Nord. Au printemps, des populations entières remontent vers le nord de l'Europe, où elles vont donner naissance à une, parfois deux générations de papillons dont certains redescendront au Maghreb pour l'hiver... un voyage pouvant aller jusqu'à plusieurs milliers de kilomètres… En 2009, une émergence massive de cette espèce a conduit à de très nombreuses observations au travers de l'Europe et plus particulièrement en France où plusieurs centaines d'individus ont été comptés par endroits en quelques dizaines de minutes. Très répandu dans toute l'Europe, son abondance est variable en fonction des années. Cette espèce est très bien représentée en France. Nombre de génération par an : 2 à 3. Apparence : le dessus des ailes est dans les tons rosés à fauves, avec le bout des ailes antérieures noir taché de blanc. Les ailes postérieures sont bordées de plusieurs rangées de points noirs. Le dessous des ailes est chamarré de marbrures fauves et blanchâtres, de points bleus et teinté de rose sur les ailes antérieures. Côtelés, dans les tons beiges, ils sont déposés un à un sur la face supérieure des feuilles de la plante hôte. Apparence poilue, sa couleur varie du jaune au noir. Une ligne crème plus ou moins continue s'étend le long des flancs. Sa tête est noire. Plus de trente plantes hôtes différentes ont été référencées en Europe, comme des chardons (Echinops ritro, Carlina acanthifolia, Cirsium vulgare ou encore Cirsium arvense), des artichauts (Cynara scolymus, Cynara cardunculus), la mauve (Malva sylvestris), des astéracées (Helichrysum stoechas), la bourrache (Borago officinalis), la vipérine (Echium vulgare) ou encore le plantain. Beige et anguleuse avec des reflets dorés, elle est attachée au support par le crémaster.
Papillons menacées de disparition
Mélibée, Hespérie du barbon, Azuré de la sanguisorbe... Seize espèces de papillons de jour sont menacées d'extinction en France métropolitaine, principalement à cause de la destruction de leurs milieux naturels, ont averti jeudi 15 mars des spécialistes. Le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d'histoire naturelle (MNHN) ont évalué pour la première fois le risque de disparition des 253 espèces de papillons de jour recensées dans l'Hexagone. Selon ce nouveau chapitre de la liste rouge des espèces menacées en France, les amateurs tricolores de papillons peuvent déjà dire adieu au Sylvain des spirées. Ce papillon aux ailes marron ornées de bandes blanches est désormais considéré comme disparu en métropole. Comme un peu partout en France, de nombreuses espèces de papillons présentes en Bourgogne ont vu leur population diminuer de moitié en 20 ans. Il y a notamment une espèce qui fait partie de l’enquête, pour laquelle il n'y a quasiment plus d'information. C'est le Morio ! Ce papillon est actuellement considéré comme en danger d’extinction en Bourgogne. Identifier et évaluer les espèces présentes en Bourgogne est donc primordial pour les scientifiques.
• Maillon important de la chaîne alimentaire : L'Hespérie du barbon (qu'on n'a pas revu depuis plus de dix ans) et le Mélibée, classés "en danger critique", ainsi que le Fadet des tourbières, le Damier du frêne ou la Vanesse des pariétaires, "en danger", risquent de bientôt le rejoindre. Onze autres papillons diurnes sont considérés comme "vulnérables" et dix-huit autres pourraient prendre le même chemin si aucune mesure de conservation n'est prise, indique ce classement, auquel ont participé l'Office pour les insectes et la Société entomologique de France. Outre leurs jolies couleurs et leurs noms poétiques, les papillons, pollinisateurs et maillon important de la chaîne alimentaire, sont aussi de très bons indicateurs de l'état de santé de l'environnement. "La destruction importante des milieux naturels et leurs transformations sont les principales causes de ce déclin. Du fait de leur biologie singulière, les papillons de jour sont en effet très sensibles aux modifications de leur environnement.
• Comment expliquer ce déclin : Ainsi, la régression observée de l'Azuré de la sanguisorbe est liée à celle des prairies humides où pousse la Sanguisorbe officinale, l'unique plante-hôte de ce papillon original dont la chenille vit un temps au sein d'une fourmilière. Avec l'intensification des pratiques agricoles, ces prairies ont été remplacées par des cultures ou modifiées par l'apport d'engrais, et ce papillon est aujourd'hui classé « vulnérable ». Le développement des routes et des zones urbaines est également l'une des causes majeures de la disparition des papillons. S'y ajoute désormais le réchauffement climatique qui contraint certaines espèces à migrer vers le Nord, sans parvenir à trouver un nouvel habitat.
Seize papillons menacés de disparition
Seize espèces de papillons de jour sont aujourd'hui menacées de disparition dans l'Hexagone tandis que dix-huit autres sont en sérieux danger. C'est le constat que viennent de faire le comité français de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum national d'histoire naturelle, associés dans l'élaboration d'un tout nouveau chapitre de la liste rouge des espèces menacées en France. Les papillons de jour sont en effet les premiers insectes à être évalués dans ce cadre. Notamment parce que leur lien spécifique avec leurs plantes-hôtes - les chenilles de chaque espèce se nourrissent quasi exclusivement d'un type de plante spécifique - en fait d'excellents indicateurs de l'état de santé des milieux naturels. Au total, les scientifiques se sont penchés sur les quelque 253 espèces réputées présentes de manière non occasionnelle sur le territoire français. Et pour juger de leur santé, ils ont examiné cinq critères : la taille de la population de l'espèce, son taux de déclin, son aire de répartition géographique et le degré de fragmentation de celle-ci. Résultat : le sylvain des spirées (Neptis rivularis), un papillon de nos contrées, aurait tout bonnement disparu du territoire. Deux autres, le mélibée et l'hespérie du barbon, sont en "danger critique" d'extinction.