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Ours Brun

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C'est dans les Pyrénées, chaîne de montagnes dressée entre la France et l'Espagne, que les ours bruns ont toujours vécu. Considérés comme nuisibles et longtemps chassés pour leur fourrure, les ours bruns des Pyrénées ont progressivement vu leur nombre diminuer. Leurs effectifs sont passés de 200 individus en 1930 à moins de 15 en 1980. Pour sauver l'espèce, il devenait urgent de renforcer la population restante par la réintroduction d'animaux venus d'ailleurs. Deux femelles et un mâle venant de Slovénie (génétiquement proches des ours bruns des Pyrénées) ont alors été réintroduits dans les Pyrénées. Lâchés courant 1996, Jiva, Melba et Pyros ont vite trouvé leurs repères. Le printemps suivant, les deux femelles sont sorties d’hibernation accompagnée de petits oursons. En novembre 2004, l'ourse Cannelle a été abattue par un chasseur. Âgée d'une quinzaine d'années, Cannelle était la dernière ourse femelle autochtone recensée dans le massif des Pyrénées, selon l'association FIEP (Fonds d'intervention éco-pastoral) qui s'occupe de leur protection. Après la mort de Cannelle, il n'existerait plus que deux ours de « souche pyrénéenne », deux mâles, alors qu'au total le massif compterait une quinzaine d'ours  issus de programmes de réintroduction.

Ours brun ou ours eurasien
L’ours brun d’Europe, qu’on appelle communément ours eurasien ou Ursus arctos arctos, est principalement nocturne. Sa période d’activité va de 18 à 23h puis de 5 à 8h du matin. C’est un ours de taille moyenne. Les mâles pèsent entre 250 et 400 kg et les femelles entre 100 et 250 kg pour une taille n’excédant pas 2,5 mètres. Sa fourrure brune très dense s’éclaircit en été et s’assombrit en hiver. L’ours brun d’Europe n’est pas un gros carnivore comme l’ours polaire. Il se nourrit principalement de végétaux : baies, racines et noix mais également d’insectes (fourmis, guêpes, abeilles…) et beaucoup plus rarement de mammifères : moutons, lapins, chèvres, biches. L’ours brun est fragmenté en plusieurs populations en Europe du sud-ouest, de l’est et en Russie. En Europe occidentale, de très petites populations d’ours brun isolées sont situées : Dans les Pyrénées, côtés espagnol et français ; Dans les monts Cantabriques ; Dans les monts Apennins ; Dans les Alpes...
L’ours brun d’Europe dans les Pyrénées : Les plus jeunes s’en souviennent, la réintroduction d’ours dans les Pyrénées françaises a fait débat ! Pourtant, il y a toujours eu des ours dans ces montagnes. En 1996, il ne restait que cinq ours brun, un chiffre trop faible pour espérer qu’une population viable génétiquement perdure. C’est pourquoi, il y a 20 ans, quand les premières réintroductions ont eu lieu, des ourses slovènes ont été relâchées en pleine polémique. Aujourd’hui, on estime que 29 ours bruns vivent autour de la frontière franco-espagnole, mais une grosse partie de cette population descendrait de quelques individus seulement, ce qui ne règle pas le problème de diversité génétique. Si la naissance d’au moins six oursons en 2015 est encourageante, la situation reste fragile : les ours atteignent leur maturité sexuelle entre  3 et 6 ans.
Un ours qui hiverne : L’ours brun eurasien fait partie des ours qui hivernent pour résister à la disette des mois froids. Contrairement à l’ours polaire, chez Ursus arctos, mâles et femelles se retirent dans une tanière entre octobre et décembre pour n’en ressortir qu’entre mars et mai selon les conditions météorologiques. Les naissances ont lieu durant cette saison et les oursons ne seront indépendants qu’au bout de deux ou trois ans. Pour survivre au froid, l’ours brun possède comme l’ours polaire une couche de fourrure isolante surmontée de poils mais également un 3ème niveau appelé les poils de jarre qui est constitué de poils longs. C’est cette dernière couche qui est seulement visible.

Pyrénées-Occidentales
Il ne reste que deux mâles… Les associations Ferus et Pays de l’ours avaient saisi la justice en avril 2015 pour faire reconnaître « l’insuffisance de la politique française ». Dans un communiqué commun, publié vendredi, elles demandent au gouvernement de « programmer dès ce printemps les premiers lâchers de femelles afin d’éviter la disparition de l’espèce en Pyrénées-Occidentales où il ne reste que deux mâles ». Elles réclament également « l’adoption rapide d’un nouveau plan de restauration de l’ours brun dans les Pyrénées ». Dans son jugement, le tribunal administratif fait le point sur la présence de l’ours brun en France, où il ne subsiste que « dans le seul massif des Pyrénées » : Après un fort déclin à partir de la fin du 19e siècle, passant de 150 individus à environ 70 dans les années 1950 pour atteindre un « effectif minimum de 7 à 8 » dans les années 1980, trois ours ont été réintroduits en 1996 et cinq en 2006, le dernier lâcher d’ours en date. Depuis, les effectifs d’ours bruns détectés dans la chaine pyrénéenne se sont élevés à 19 en 2011, 22 en 2012, 25 en 2013, 31 en 2014 et 29 en 2015 : 27 d’entre eux sont concentrés au centre du massif pyrénéen, seuls deux mâles se trouvent à l’ouest, tandis que l’espèce a disparu à l’est, précise le jugement.
Préservation : Les Pyrénées constituent le dernier bastion de présence de l’Ours brun dans le sud de l’Europe. Même si l’espèce est présente dans le monde entier, la population pyrénéenne est originale par ses particularités génétiques mais surtout par son comportement, façonné par plus de 5 000 ans de cohabitation entre éleveurs et ours. Longtemps pratiquée, la chasse de l’ours brun a été interdite à partir de 1958, mais l'ours brun n’a été protégé que suite à l’arrêté interministériel du 17 avril 1981 fixant la liste des mammifères protégés sur l'ensemble du territoire, modifié par l'arrêté du 22 juillet 1993, intégrant les dérogations prévues par la Convention de Berne et la Directive Habitats. Alors qu’en 1950, une cinquantaine d’ours se partageaient un territoire de 200 000 ha dans les Pyrénées-Atlantiques, à la fin des années 1990, il ne restait plus que 6-7 ours. Suite aux opérations de réintroduction de 1996 dans les Pyrénées, on compte aujourd’hui une quarantaine d'ours dans les Pyrénées.