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Bouquetin des Pyrénées

lynx boreal 01
Dans la continuité des actualités transmises sur les Pyrénées et la grande faune pour ce dossier nous vous proposons de découvrir une espèce qui jusqu’alors est restée peu connue. Cette espèce protégée revient pourtant sur le devant de la scène car des opérations liées à sa réintroduction ont eu lieu en 2013 (Etudes et procédures de régularisation pour relâcher des animaux espagnoles faites par la FRC Midi Pyrénées). La FDC Ariège a notamment participé en tant que partenaire technique à une étude de faisabilité de la réintroduction dans le Parc Naturel Régional des Pyrénées Ariégeoises. Il est probable qu’un lâché est lieu au printemps 2014. Le bouquetin a fait partie du paysage pyrénéen pendant des dizaines de milliers d’années. Trop chassé pour finir en viande ou en trophée, ce parent trapu de la chèvre a disparu du versant français du massif en 1910 et du massif tout court en 2000. L’Etat français a entrepris il y a des années de restaurer la population des bouquetins dans les Pyrénées. Des lâchers d’une espèce distincte (Capra ibex) ont eu lieu dans les Alpes. Mais les Espagnols n’ont accepté que récemment de coopérer et de laisser prélever chez eux des spécimens de Capra parenica dont le mâle pèse jusqu’à 90 kilos.

Description
Les Pyrénées abritent plusieurs espèces pouvant être confondues avec le Bouquetin ibérique. Ces espèces font partie de deux familles de mammifères, les cervidés et les bovidés dont fait partie le Bouquetin ibérique. Tous les bovidés portent des cornes à croissance continue et de dimension variable selon le sexe. Les cornes sont formées d’une cheville osseuse solidaire de l’os frontal et enveloppées d’un étui en kératine (protéine composant une grande partie des poils, ongles, cheveux). Chaque hiver, la croissance de l’étui cesse et ne reprend qu’au printemps suivant. Cet arrêt, dans la croissance des cornes, forme un sillon autour des cornes. Le nombre de sillons permet donc de connaître l’âge de l’animal. Chez beaucoup de cervidés, seuls les mâles portent des bois qui tombent chaque année. De format plus petit que le Bouquetin des Alpes, le Bouquetin ibérique est un animal trapu, campé sur des pattes robustes munies de sabots incroyablement adhérents à la roche. Son pelage est variable en épaisseur et couleur selon les saisons, devenant plus clair et plus court en été. Ses cornes légendaires lui donnent une silhouette caractéristique. De taille modeste chez la femelle, elles peuvent atteindre 90 cm chez le mâle adulte. Leur forme est très variable, le plus souvent torsadée en lyre, ce qui les distingue du Bouquetin des Alpes. Ces attributs assurent la suprématie sexuelle chez les mâles.

Habitat
Le rocher est l’habitat principal du Bouquetin, qui affectionne les milieux escarpés aux falaises et vires nombreuses, plutôt orientés au sud et rapidement déneigés à proximité de pelouses. Il s’adapte très bien à des altitudes et des climats très différents. Il préfère les milieux ouverts, et fréquente peu la forêt. Le Bouquetin ibérique a besoin de vastes étendues même si les femelles se contentent d’un espace plus réduit que celui des mâles. Ce besoin d’espace varie fortement en fonction des ressources alimentaires et des saisons. L’hiver et la neige repoussent les animaux vers le bas des versants tandis qu’en été, ils sont attirés par la fraîcheur et la qualité de la végétation près des crêtes. Le bouquetin affectionne les milieux rocheux escarpés aux falaises et vires nombreuses, orientés au sud et déneigés. Il s’adapte à des altitudes différents.

Reproduction
Lorsque le printemps est bien installé, durant les mois de mai et juin, la période de gestation de la femelle bouquetin, l’étagne, arrive à terme (environ 164 jours). Celle-ci s’isole dans un endroit inaccessible aux prédateurs pour donner naissance à un jeune cabri. La présence de jumeaux est assez courante dans certaines populations. Le nouveau-né est rapidement très agile et capable de suivre sa mère dans les barres rocheuses. Il est allaité pendant 2 à 3 mois. Après la période de naissance des cabris, une cellule sociale appelée « chevrée » se constitue. Elle est formée de plusieurs femelles accompagnées de leur cabri ainsi que du jeune né de l’année précédente. Les jeunes, âgés d'un an, sont appelés éterlous pour les mâles et éterles pour les femelles. Dans la plupart des cas, les jeunes mâles sont écartés du groupe lorsque le nouveau cabri naît. Les éterlous se regroupent et quelques mâles viennent parfois les rejoindre. A partir du mois d'octobre, les animaux commencent à préparer l'hiver et profitent des dernières journées ensoleillées pour accumuler des réserves de graisse. Ils rejoignent petit à petit leurs quartiers d'hiver...

Menaces
Le Bouquetin ibérique est présent des deux côtés des Pyrénées sous la forme d’une sous-espèce endémique. Il est abondant en Espagne, avec plusieurs populations dépassant au total les 10 000 individus. Le dernier bouquetin présent sur le versant français a disparu en 1910 en vallée de Cauterets dans le Parc national des Pyrénées. Puis, en 2000, la dernière représentante de l'espèce disparaissait dans le Parc national d'Odessa et du Mont Perdu. Pendant de nombreuses années, le projet de réintroduction était en attente d'une décision positive des autorités espagnoles pour fournir des bouquetins ibériques à la France. Celui-ci se concrétise depuis 2014, avec le lâcher de soixantaine-dix individus sur le territoire du Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises et quatre-vingt au Parc national des Pyrénées. Si en Espagne, le Bouquetin ibérique est chassable, en France l’espèce est protégée. Pourquoi vouloir réintroduire le bouquetin un siècle après sa disparition des Pyrénées française...