Au début du XXème siècle, une nouvelle espèce de lézard était décrite dans les Pyrénées. Au début du XXIème siècle, il s’avère que cette espèce est en fait composée de trois espèces. Le Lézard montagnard est plus petit que le Lézard des murailles. Il se distingue par sa tête caractéristique dont les yeux proéminents rappellent la tête d’un crocodile. Sa robe varie du marron uni au gris foncé avec des motifs dorsaux généralement peu marqués et présente souvent des reflets métallisés. Sa queue est le plus souvent lisse et unie. Il peut mesurer jusqu’à 18 cm. Le Lézard montagnard vit en montagne, à partir de 1 600 mètres et plus généralement au-dessus de 2 000 mètres. On peut le rencontrer jusqu’à 3 000 mètres d’altitude au sein d’affleurements ou d’éboulis rocheux plus ou moins végétalisés. Il évite les landes et les boisements. On retrouve aussi d’importantes populations sur les barrages. Il est davantage présent sur les versants où il fait plus frais, l’espèce étant plutôt à « caractère » froid. Il est peu farouche mais discret. Il devient très actif dès que ses habitats sont déneigés à partir de mi-juin. Jusqu’à la mi-septembre, il passe alors le plus clair de son temps à chasser les insectes. Endémique au même titre que ses cousins, le Lézard du Val d’Aran et le Lézard d’Aurélio, c’est l’espèce la plus répandue. En France, seuls trois départements sont concernés par la présence de l’espèce : Pyrénées-Atlantiques, Hautes-Pyrénées et Haute-Garonne. Bien que leurs habitats soient relativement protégés, les lézards pyrénéens pourraient souffrir du réchauffement climatique, qui permettrait la progression en altitude de certaines espèces telles que le Lézard des murailles.
Description de l’espèce
C’est un des trois lézards (avec Iberolacerta bonnali et Iberolacerta aranica) qui vivent exclusivement dans les Pyrénées. En fait, leur aire de distribution mondiale est très réduite et peut-être contenue dans un rectangle de 20 km par 40 km où se trouve un ensemble de massifs qui vont du Mont Rouch (Mont Roig) à la Serrère. On les rencontre à des altitudes élevées, de 1960 m à 3080 m. Leur phase d’activité annuelle est très courte (seulement de 4 à 5 mois entre mai/juin et septembre/octobre, selon la maturité de l’individu), à cause de la dureté du milieu et la présence de neige durant une grande partie de l’année. Ce sont des lézards de petite taille (moins de 20 cm) qui présentent des colorations qui peuvent aller du gris au brun, avec une bande noire sur chacun des flancs. Le ventre est très voyant, de couleur jaune doré ou bien orangé. Après l’accouplement, la femelle pond en juin/juillet, de 1 à 3 œufs qu’elle dépose sous une pierre plate. L’incubation dure entre 31 et 44 jours. Les lézards d’Aurelio occupent des habitats rocailleux, de préférence des éboulis entourés de steppe alpine. Ces prédateurs (d’arthropodes surtout), chassent en s’approchant des proies tels des félins. De 5 à 10 captures journalières sont nécessaires pour pouvoir survivre.
• Répartition en Midi-Pyrénées : Le Lézard d’Aurelio est un endémique pyrénéen qui occupe l’étage alpin de la chaîne s’étendant du versant méridional du massif du Mont Roig (le « Mont Rouch » ariégeois) (province de Lleida, Catalogne, Espagne) au massif du pic de Serrère (Andorre / Ariège). Son aire de répartition est curieusement scindée en deux noyaux distincts, distants de 15 km environ (les prospections menées jusqu’à présent entre ces deux zones se sont révélées infructueuses) : Le versant espagnol du massif du Mont Rouch ; Les versants espagnol, andorran et français des reliefs s’étendant du massif du pic d’Estats / Montcalm au massif du pic de Serrère. En Ariège, il occupe deux zones principales : les massifs frontaliers du haut Vicdessos d’une part (depuis l’étang de Montestaure), et les massifs frontaliers du haut Aston d’autre part.
• En général : De manière générale, de nombreuses espèces de lézards accusent un déclin plus ou moins important. Chez certaines espèces, les populations régressent lentement sur l’ensemble du territoire, pour d’autres, les limites de leur zone de répartition reculent. C’est le cas par exemple du Lézard agile (Lacerta agilis) autrefois plus largement répandu vers l’ouest, ou du Lézard ocellé (Timon lepidus), autrefois plus répandu vers le nord. Il est très difficile de mesurer le déclin des espèces très communes comme l’Orvet ou le Lézard des murailles, mais elles souffrent des activités humaines comme la quasi-totalité des reptiles et amphibiens de France. Ce déclin est déjà mesurable, peu chez les reptiles.
Présentation des espèces
Le lézard pyrénéen du Val d’Aran (Iberolacerta aranica), le lézard pyrénéen d’Aurelio (I. aurelioi) et le lézard pyrénéen de Bonnal (I. bonnali) sont des petits lézards rupicoles endémiques de l’étage alpin des Pyrénées centrales (France, Espagne et Andorre). Ils comptent parmi les vertébrés d’Europe les plus tardivement décrits (1993, 1994 et 1927, respectivement). En conséquence, leur répartition en France n’a été correctement connue que récemment (années 2000-2010). Un temps sujet à discussion, leur position systématique a été totalement éclaircie par des investigations génétiques. L’ensemble de la communauté scientifique a reconnu le rang spécifique des trois taxons et accepté leur assignation au genre nouveau Iberolacerta. Aujourd’hui les noms à utiliser pour ces deux espèces sont : Iberolacerta aranica et Iberolacerta bonnali
• Aspects de la biologie et de l’écologie : Les trois espèces sont avant tout tributaires du maintien des conditions écologiques alpines, lesquelles reposent fondamentalement sur les variables abiotiques, thermiques et hydriques, caractérisant cet étage : isotherme annuel plus ou moins proche de 0°c, violents contrastes de température et d’humidité, couverture neigeuse permanente d’octobre/novembre à avril/mai, notamment. Ces conditions sélectionnent l’écosystème caractéristique de cet étage auxquels sont adaptés les Iberolacerta, en particulier l’absence de strate arborée et la faible présence (voire absence) d’une strate ligneuse basse (hégémonie des steppes herbacées).