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Grande Noctule

lynx boreal 01
Représentant la plus grande espèce de chauve-souris présente en Europe, la Grande noctule est encore mal connue et très peu observée vivante dans son milieu naturel. Bien qu’elle soit répartie sur une grande moitié sud du pays, elle se révèle aujourd’hui rare en France. Autrefois confondue avec la Noctule commune, plus petite, des mystères demeurent sur son comportement et ses effectifs réels. Une étude espagnole a toutefois montré que la Grande noctule était capable de capturer des oiseaux en plein vol pendant sa période de migration nocturne et de les consommer sans se poser, ce qui en fait la seule chauve-souris européenne dotée de cette aptitude. Etant donné que l’espèce vit dans les cavités des arbres creux, l’altération du milieu et la disparition des boisements mâtures, donc de ses gîtes potentiels, affectent ses populations. Une gestion appropriée des espaces forestiers est donc indispensable au maintien des populations existantes et à la colonisation...

Description
C'est la plus grande chauve-souris d’Europe. Elle est massive, puissante et la gueule est large. Les oreilles sont, elles aussi, larges avec le sommet bien arrondi, en forme de pelle. Le tragus est typique de la famille, très court et arrondi. Sa forme ressemble à celle d’un champignon. Comme chez toutes les Noctules les ailes sont très longues et étroites et ont des pointes effilées. Le bord postérieur de l’aile se prolonge quasiment jusqu’à la commissure de la gueule par un repli de peau. Les membranes alaires et la face sont brun sombre. Le pelage est beau, épais, long et monochrome, donnant un aspect cuivré à brun roux sur le dos et légèrement plus clair sur le ventre. Les mâles portent une longue crinière autour du cou pouvant s’hérisser. Les petits mâles peuvent se confondre avec de grandes femelles de Noctule commune Nyctalus noctula mais la crinière permet de les différencier aisément. L’heure de sortie du gîte le soir est dépendant de la zone géographique. En Corse, les mâles quittent leur cavité à la nuit noire, tandis qu’en Lozère. En période de reproduction, des colonies se forment comptant jusqu’80 femelles.

Habitat
Elle se rencontre surtout dans la péninsule ibérique, le sud-est de l'Europe et autour du bassin méditerranéen. Bien que rare en France, elle est régulièrement détectée au sud d'une ligne Besançon-Nantes. La majorité des observations se concentre dans les Landes, le sud du Massif Central et la Corse. Des colonies de mise-bas (femelles et jeunes) ont été mises en évidence en France en 2012 dans le Massif central dans le Puy de Dôme (63) et en Aveyron (12). Sa reproduction est également mise en évidence dans les Mont du Lyonnais en 2016. Depuis 2016, des colonies de mâles ont également été découvertes en Aveyron (12) puis dans le Cantal (15). Avant la découverte et les suivis des populations Françaises du Massif Central, il était admis que les femelles migraient loin des mâles pour aller mettre bas. Mais la découverte de groupes de mâles dans des secteurs géographiques correspondant à ceux des femelles reproductrices remet en question ce schéma de ségrégation sexuelle des migrations. Dans le Puy de Dôme, une population de mâles Co exploite même les habitats et certains arbres gîtes des femelles

Reproduction
En automne, on observe parfoit des chauves-souris se poursuivant dans le crépuscule et émettant des sons aigus clairement audible : la période nuptiale vient de commencer. Etonnamment, le cycle sexuel des mâles n'est pas synchronisé avec celui des femelles. La spermatogenèse commence en été. Les mâles sont alors prêts à l'accouplement et le restent jusqu'au début de l'année suivante. Par contre, même si la plupart des femelles matures s'accouplent en automne, elles ne sont pas fécondes à cette époque, l'ovogenèse n'étant pas encore terminées. Elles conservent les spermatozoïdes dans leurs organes reproducteurs jusqu'à l'année suivante. On remarque que les spermatozoïdes survivent donc pendant plusieurs mois et ne fécondent les ovules, enfin matures, qu'à la fin de l'hibernation. Si l'on interrompt le sommeil hivernal de femelles accouplées l'automne précédent et qu'on les place dans des locaux réchauffés, elles deviennent portantes. L'interruption de l léthargie hivernale, la chaleur et l'apport de nourriture sont visiblement les facteurs déclenchants la phase terminal de l'ovogenèse et la fécondation.

Menaces
Le développement de la production d’énergie éolienne a particulièrement affecté cette espèce migratrice de haut vol, victime de collisions avec les pales des machines. Dans tous les pays, elle figure dans le trio des espèces les plus touchées par cette industrie en pleine expansion. En milieu urbain, elle colonise les parties hautes des immeubles et se trouve confrontée à la mise en œuvre des mesures d'isolation du “Plan climat” : elle risque d’une part d'être emmurée lors des travaux et d’autre part de voir les gîtes qu’elle occupe disparaître progressivement des villes. Elle est aussi menacée par l’abattage d’arbres en zone urbaine et ponctuellement par les travaux de rénovation des châteaux d’eau. Autre menace nouvelle, avec le développement des poêles à bois et des inserts, les conduits de chauffage devant être tubés transforment les installations en pièges potentiels pour les chauves-souris, ce qui affecte particulièrement cette espèce. Le déclin des effectifs de la Noctule commune s’est significativement accru au cours des dernières années Identifiée en catégorie “Quasi menacée” lors de la précédente évaluation, l’espèce est désormais classée “Vulnérable” suite à la réactualisation de son statut. La mise en place d'un suivi vigilant de l'évolution de ses populations.