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Rhinolophe de Méhely

lynx boreal 01
Espèce typiquement méditerranéenne, le Rhinolophe de Méhely est présent de manière fragmentée en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Extrêmement rare en France, cette espèce était répertoriée dans les années 50 dans les Bouches-du-Rhône, le Gard, l’Hérault et la Corse du sud. La situation critique du Rhinolophe de Méhely s’explique par son aire de répartition extrêmement réduite. Depuis 1963 (année des dernières mentions fiables de l’espèce en France), l’espèce n’a plus été revue ou contactée de façon certaine, malgré quelques observations possibles. L’espoir de retrouver cette espèce en France demeure faible, mais encore possible en Languedoc-Roussillon notamment. Espèce cavernicole vivant de préférence à proximité des points d’eau, le Rhinolophe de Méhely doit faire face à la dégradation de ses principaux gîtes, due à l’urbanisation et à l’accroissement de la fréquentation sportive du milieu souterrain. De plus, la fermeture des milieux liée à la déprise agricole, entraînant l’évolution des pelouses et des prairies pâturées en landes puis en forêts, provoque la disparition des habitats ouverts qu’il affectionne. Le Rhinolophe de Méhely est l’espèce de chauve-souris la plus menacée de France et des prospections paraissent nécessaires.

Description
De taille moyenne, il est en 2ème position après le Grand rhinolophe. Comme les autres espèces de ce genre, il a un museau avec excroissance de peau (=« feuille nasale »), des oreilles larges à la base sans tragus mais avec un antitragus, une queue plus courte ou égale en longueur aux jambes, des ailes larges enveloppant plus ou moins le corps au repos. La feuille nasale est composée de quatre parties : la lancette, le connectif, la selle et le fer à cheval qui est de forme arrondie. La lancette est en forme de tétine de biberon. Ses lèvres et son appendice nasal sont rose pâle. Ses oreilles sont proportionnellement bien plus grandes et plus larges que celles des autres Rhinolophes. Les membranes alaires sont grises. Autour de l’œil, une zone plus sombre, bien marquée, s’étire vers le bas. Le bas de la face est nettement plus clair que le haut. Le pelage dorsal des adultes est gris-brun avec des nuances roux-doré tandis que le pelage ventral est presque blanc. Les individus s’envolent au crépuscule. Très peu d’information sont connues aujourd’hui sur son rythme d’activité. Il hiberne en hiver mais s’active très tôt au printemps.

Habitat
Les chauves-souris sont les seuls mammifères capables de vraiment voler. Certaines chauves-souris canadiennes migrent sur de longues distances vers le Sud à l’automne, et vers le Nord au printemps, comme les oiseaux. Cependant, ce n’est pas le cas de la petite chauve-souris brune, qui ne migre pas. Ces dortoirs hivernaux sont appelés hibernacles. D’août à début octobre, de nombreux individus issus de diverses zones d’estivage se rassemblent la nuit en grand nombre dans les mines et les grottes afin de s’accoupler. La petite chauve-souris brune est un véritable animal hibernant (elle ralentit son métabolisme, sa fréquence cardiaque et sa respiration), mais elle se réveille quand même périodiquement pour boire ou éliminer ses déchets. Étant donné que la nourriture n’est pas disponible l’hiver, elle se repose uniquement sur ses réserves de graisse pour survivre, dès le mois de septembre et jusqu’à la mi-avril (pour les femelles) ou la mi-mai (pour les mâles). L’hibernation est plus longue dans les régions froides des latitudes élevées. La plupart des petites chauves-souris brunes reviennent aux mêmes dortoirs.

Reproduction
La plupart des petites chauves-souris brunes âgées de plus d’un an s’accouplent à l’automne lorsque de grands groupes se rassemblent. Les individus peuvent s’accoupler plusieurs fois, avec différents partenaires. Les femelles stockent le sperme des mâles tout l’hiver jusqu’à leur ovulation printanière. Après une gestation de 50 à 60 jours, selon l’état et l’âge de la femelle, un seul petit naît en juin ou en juillet. Ce petit pèse environ le quart du poids de sa mère. Il naît capable de s’accrocher au mur du dortoir et à sa mère, même lorsque celle-ci vole en se nourrissant. Les petits peuvent voler à l’âge d’environ trois semaines, après quoi ils se nourrissent à la fois du lait de leur mère et d’insectes. Ils sont sevrés à l’âge d’environ 26 jours, après quoi ils accumulent de la graisse pour l’hiver avant de partir pour les sites de rassemblement automnaux. A partir de mai, les femelles se regroupent en nombre plus ou moins important selon les espèces dans des endroits chauds, calmes et sombres comme par exemple des arbres creux, des greniers, des ponts ou des grottes. La mise bas les femelles donneront naissance à leur unique petit.

Menaces
En France, le dérangement fut la première cause de régression(fréquentation accrue du milieu souterrain) dès les années 50. Puis vinrent l’intoxication des chaines alimentaires par les pesticides et la modification drastique des paysages dues au développement de l’agriculture intensive. Il en résulte une diminution ou une disparition de la biomasse disponible d’insectes. Le retournement des herbages interrompant le cycle pluriannuel d’insectes (Melolontha...) ou l’utilisation de vermifuges base de vermectine (forte rémanence et toxicité pour les insectes coprophages) ont un impact prépondérant sur la disparition des ressources alimentaires du Grand rhinolophe. Espèce de contact, le Grand rhinolophe suit les Eléments du paysage. Il p‚tit donc du démantèlement de la structure paysagère et de la banalisation du paysage : arasement des talus et des haies, disparition des pâtures bocagères, extension de la maïsiculture, déboisement des berges, rectification et canalisation...