• slide show 01
  • slide show 02
  • slide show 03
  • slide show 04
  • slide show 05
  • slide show 06
  • slide show 07
  • slide show 08
  • slide show 09
  • slide show 10

Pie Grièche

effraie clochers 00
Avec un effectif de 7 couples nicheurs avec succès, cette année 2016 confirme l'état catastrophique de la population française de Pie-grièche à poitrine rose (Lanius minor) avec une deuxième année à 7 couples. Ces dix dernières années, bien que la régression de la population fût notable, une lueur d'espoir s'était allumée en 2014 avec une augmentation des effectifs nicheurs à 25 couples, chiffre qui n'avait plus était atteint depuis 2007. Force est de constater que les habitats de l'espèce dans notre région ne sont pas la cause de cette lente disparition. En effet, après plus de 15 ans de suivi de l'espèce, d'étude et de conservation de ses habitats dans l'Hérault et dans l'Aude (derniers bastions de l'espèce), les habitats favorables à cette espèce bien qu'en régression notable, sont toujours présents. Tandis que la trop rare Pie-grièche à poitrine rose continue de se faire désirer… Depuis quelques années, les experts s'accordent sur une influence prépondérante des conditions de migrations et d'hivernage de cette espèce, qui passe l'hiver en Afrique du Sud où ses quartiers d'hiver font peu à peu place à des cultures intensives et nous revient après un trajet de plus de 11000 km (aller/retour) par le détroit du Bosphore en traversant l'Égypte et ses filets meurtriers et d'autres dangers dont nous n'avons même pas connaissance. Le résultat est vraisemblablement une contraction de l'aire de répartition de l'espèce avec pour premières victimes les populations des pays en bordure de cette aire, soit l'Espagne, bientôt la France, puis certainement l'Italie. Et maintenant ? Soit nous continuons de faire ce que nous pouvons chez nous et nous avons de grandes chances d'assister à la disparition de l'espèce de notre pays dans les 10 prochaines années, soit  d'élargir l'horizon et de travailler en collaboration avec les pays concernés

Etat des populations
Le statut de conservation de l'espèce est considérée comme défavorable en Europe en raison d’un déclin historique avéré (BirdLife International, 2004). Les effectifs européens sont estimés entre 6,3 et 13 millions de couples. Au cours des quatre dernières décennies, l’espèce a surtout régressé aux limites nord-ouest de son aire de répartition et un peu partout à basse altitude. Pour l’Europe et pour la période 1970-1990, TUCKER & HEATH (1994) indiquaient un déclin dans 21 pays, une stabilité dans 11 autres. La limite de l’aire de répartition a progressivement glissé vers le sud-est. A partir des années 1960, cette pie-grièche a également connu un fort déclin dans les plaines et les vallées. Depuis 15 à 20 ans des fluctuations assez sensibles sont notées avec parfois des augmentations locales assez spectaculaires dans les secteurs restés favorables, mais sans observer une extension de l’aire de nidification (CHABOT, 1999 et LEFRANC, 1999). Le programme de Suivi Temporel des Oiseaux Communs du MNHN ne permet pas de mettre en évidence un déclin significatif des populations, dont la taille est estimée à au moins 150 000 couples à la fin des années 1990 et entre 120 000 et 360 000 couples en 2000. L’Auvergne compterait au moins 65 000 couples.
Menaces potentielles : Le déclin généralisé de la Pie-grièche écorcheur qui reste, et de loin, la pie-grièche la plus commune de France et d’Europe, est bien réel, même s’il paraît moins apparent et moins dramatique que celui des autres pie-grièche. Outre l’influence possible du changement climatique, la disparition ou la raréfaction de cette espèce dans de nombreuses zones de plaine résulte des changements, souvent brutaux, des pratiques agricoles intervenus au cours des 40 dernières années: recul des prairies, conséquences des remembrements.
Propositions de gestion : La création de bandes herbeuses est à privilégier absolument, en lien avec le maintien ou la restauration d’éléments fixes du paysage : relief, canaux, haies, arbres isolés,…. Il est également nécessaire de conserver et restaurer les prairies de fauches, les zones herbeuses et de pâture, en évitant l'utilisation de produits chimiques. Les remembrements devraient être limités et les mesures agro-environnementales sont à encourager dans les grands ensembles herbagés et aux paysages de polyculture-élevage. Localement, et notamment dans les sites protégés, un certain nombre d’opérations expérimentales pourraient avoir lieu pour tenter d’augmenter la capacité d’accueil.

Etudes menées
La pie-grièche écorcheur est une espèce bio-indicatrice d'un milieu campagnard riche et diversifié, avec des haies, des herbages et une entomo faune abondante. Sa disparition d'un site est souvent un signe d'appauvrissement de l'ensemble de l'écosystème. L'espèce constitue ainsi une sentinelle de la qualité de ces milieux ruraux traditionnels. En 1998, la LPO Alsace a choisi cette espèce comme "Oiseau de l'année". Plus de 200 personnes ont participé à l'enquête et les zones prospectées ont été réparties sur toute la région. Au total, 268 communes ont été prospectées ; après extrapolation, la population du département du Bas-Rhin a été estimée à environ 4200 à 5300 couples, et celle du Haut-Rhin à 2200 à 2700 couples, soit une population alsacienne de 6400 à 8000 couples. Ce travail constitue un "point zéro" de la population et permettra, par comparaison avec des recensements ultérieurs, d'évaluer l'importance de la transformation des milieux agricoles et leurs conséquences.
Des peupliers pour préserver : Afin de favoriser la présence de la Pie grièche grise, espèce menacée, la LPO Auvergne, et son groupe local d’Ambert, le Parc Naturel Régional du Livradois-Forez et la Mission Haies, mettent en place, sur le bassin d’Ambert, une action de réimplantation d’une vieille variété locale de peuplier que cet oiseau affectionne particulièrement pour nicher. Autrefois très répandu pour son utilisation pour le plancher des granges, cette espèce de peuplier a peu à peu été abandonnée. Aujourd’hui il ne reste que quelques vieux arbres, sans nouvelles plantations, il est amené à disparaitre totalement du territoire. En déclin à l’échelle nationale, la Pie-grièche grise est l’un des passereaux