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lynx boreal 01
Mustélidé semi-aquatique, la Loutre d’Europe est inféodée aux cours d’eau, aux étangs et aux zones humides. Largement répandue en France au XIX ème siècle, l’espèce a connu une nette régression (disparition des trois-quarts de son aire de répartition) et une diminution alarmante de ses effectifs dès le début du XX ème siècle. Autrefois pourchassée pour sa fourrure et longtemps considérée comme un redoutable prédateur de poissons, concurrent direct des pêcheurs, l’espèce a fait l’objet de destructions massives, essentiellement par piégeage. De plus, la pollution des cours d’eau et la dégradation des zones humides, principalement liées à l’agriculture intensive, ont largement contribué à son déclin. Au début des années 70, son aire se morcèle et la loutre n’est plus guère présente que sur la façade atlantique et dans le Massif Central. Partout ailleurs, elle a disparu ou ne subsiste plus qu’à l’état de populations délictuelles.. Toutefois, la loutre reste victime du trafic routier et de la pollution des milieux aquatiques due au rejet de biocides dans l’environnement, cette dernière menace constituant aujourd’hui l’une des plus inquiétantes pour l’espèce. La position de la loutre fait d’elle une espèce vulnérable et sentinelle de la richesse piscicole et de l’état de santé des milieux.

Description
La Loutre a une silhouette hydrodynamique avec une tête aplatie et un corps allongé. Ses pattes, munies de 5 doigts, sont courtes et palmées et sa queue massive se termine en pointe. Son pelage est brun uniforme, plus clair sur la face ventrale, surtout au niveau du cou. De petites taches blanchâtres sont présentes sur les lèvres et le cou permettant une identification des individus. Sa fourrure est très dense, lui assurant une totale imperméabilité. Les mâles sont généralement plus grands et corpulents que les femelles. Dans l’eau, la Loutre peut être confondue avec le Ragondin (Myocastor coypus) et le Castor d’Europe (Castor fiber). En France, la Loutre est devenue crépusculaire et nocturne. Elle passe sa journée à se reposer dans son gîte tandis que la nuit est principalement consacrée aux déplacements et à la recherche de nourriture. Territoriale et solitaire, elle ne vit en couple que pendant la période du rut. La maturité sexuelle est atteinte vers 2-3 ans. L’accouplement peut avoir lieu toute l’année et se passe sur terre ou dans l’eau. La gestation dure une soixantaine de jour, sans diapause. La femelle met bas de 1 à 3 loutrons aveugles pesant une centaine de gramme. La Loutre possède plusieurs dizaines de gîtes, nommés « catiches », pour repos ou de mise bas.

Habitat
Ce mammifère d’eau douce occupe tous les habitats aquatiques. Elle se rencontre dans des milieux et zones climatiques très différents les uns des autres. La taille des domaines vitaux dépend des ressources disponibles, mais ils s’étendent sur environ 20 km le long d’un cours d’eau et peuvent atteindre 40 km. Au sein de son domaine vital, la Loutre possède plusieurs dizaines de gîtes, nommés « catiches », qu’ils soient de repos ou de mise bas. Les gîtes de repos peuvent être des terriers, se trouvant généralement dans la berge des cours d’eau, ou des couches à l’air libre situés dans des zones boisées impénétrables. Les gîtes de mise bas sont plus complexes et sont généralement bien cachés et peu accessibles. Les sites ou les femelles mettent bas et élèvent leurs jeunes sont fidèlement réutilisés d’année en années. La Loutre marque son domaine vital par le dépôt d’urine et d’épreintes (fèces de la Loutre) qu’elle dépose le long des rives au niveau de points marquants du paysage.

Reproduction
Les rencontres entre les deux sexes sont sporadiques et brèves puisque mâles et femelles ne passent que quelques jours ensemble. Après une période de gestation qui dure une soixantaine de jours, les femelles mettent bas de 1 à 3, rarement 4, petits. Les loutrons nagent à l’âge de 3 mois, sont sevrés à 4 mois et émancipés vers 8-9 mois, parfois seulement à l’âge d’1 an. Ils mettront alors encore au moins 6 mois avant de devenir des pêcheurs aussi efficaces que leurs parents. La maturité sexuelle est atteinte vers l’âge de 2-3 ans. Les loutres d’Europe peuvent se reproduire toute l’année mais affichent parfois une préférence pour certaines saisons, préférence qui peut varier selon les secteurs géographiques. Dans de nombreuses régions d’Europe tempérée, des pics de naissance sont observés au printemps. Il a été démontré que ces pics intervenaient généralement deux mois avant la période durant laquelle la biomasse de proies disponibles est la plus importante et c’est justement à l’âge de deux mois que les loutrons consomment le plus de lait et commencent à manger du poisson, leurs besoins sont les plus élevés.

Menaces
La Loutre d’Europe a été intensément chassée pour sa fourrure, parfois pour sa viande et aussi parce que ce « mangeur de poissons » était considéré comme un concurrent pour l’Homme. L’industrialisation, la croissance démographique humaine, l’agriculture intensive, le développement du réseau routier et tout ce qui en découle, se sont ajoutés à cette persécution, si bien que l’espèce s’est considérablement raréfiée au cours du 20 ème siècle. La Loutre d’Europe, légalement protégée depuis 1972, commence à recoloniser son ancienne aire de répartition, mais cette recolonisation est très lente, en raison du faible taux de reproduction de l’espèce, de la persistance de certains facteurs qui ont contribué à sa raréfaction et de l’essor de nouvelles menaces comme l’intensification du trafic routier. La Loutre est encore totalement absente de plus de la moitié du pays, elle est considérée comme étant vulnérable, voire très menacée dans une bonne part des régions.