Le mérou brun à qui l’on donne de nombreux noms vernaculaires : mérou noir, mérou de Méditerranée, serran géant..., est un poisson au corps ovoïde et lourd. Sa longueur est quatre fois supérieure à sa hauteur. La tête massive, est munie d’une bouche à la mâchoire inférieure proéminente et d’une lèvre supérieure épaisse. Les yeux sont saillants. Son épiderme recouvert de petites écailles est dans les tons de brun plus ou moins foncé, ponctué de taches claires. Mais les vieux mâles sont uniformément bruns. La nageoire dorsale dont la partie antérieure est munie de rayons épineux, courre sur presque toute la longueur de son dos. La queue est arrondie et l’extrémité de l’ensemble des nageoires est d’une couleur plus sombre. On trouve le mérou brun principalement en Méditerranée, mais également sur la façade est de l’Atlantique depuis la Bretagne jusqu’en Afrique du Sud. Mais il est rare au-delà du golfe de Gascogne. Il occupe les fonds rocheux accidentés présentant grottes et cavités où il peut s’abriter, entre 20 et 300 mètres de profondeur. Mais on peut également le voir sur les fonds sableux couverts de posidonies. La fidélité aux sites est grande pour les vieux mâles et généralement faible pour les jeunes femelles, même si cela va être très variable selon les sites et la taille de la population de mérou. Si l'été il semble clair que le mérou brun soit très sédentaire et reste au-dessus de la thermocline, le comportement hivernal est beaucoup plus variable et va dépendre surtout de la topographie de la zone et de la taille de la population.
Description
Le mérou brun est le plus emblématique des poissons de Méditerranée, Impressionnant par sa taille, le plus souvent solitaire et sédentaire, le mérou brun s'approprie un territoire qui comporte toujours une grotte ou une faille pour se réfugier. Il est donc très présent sur des fonds marins rocheux accidentés, même si on peut aussi le trouver sur des fonds sableux autour des posidonies et des zostères. En règle générale, il n'aime pas les endroits perturbés. Aussi, il n'hésite pas à vivre en profondeur, entre 20 et 200 m lorsqu'il atteint l'âge adulte. Prédateur en fin de chaîne alimentaire, il joue un rôle de régulateur de l'état sanitaire des populations. Il chasse à l'affût en attendant qu'une proie passe à sa portée. La reproduction a lieu durant l'été. Il faut un mâle dominant possédant un harem d'au moins 10 femelles pour qu'il soit stimulé sexuellement. Les parades nuptiales sont assez virulentes, puis les mérous libèrent leurs gamètes dans l'eau. Les œufs, pondus en grand nombre, flottent entre 2 eaux. Il possède une tête massive aux yeux proéminents et, comme d'autres mérous proches, 3 épines operculaires bien marquées. Son ouverture buccale est très large, la mâchoire inférieure est proéminente et des taches claires rayonnant autour de l'œil. La nageoire dorsale unique est caractérisée par 11 épines suivies vers l'arrière de 13 à 16 rayons mous. La nageoire anale est armée de trois épines visibles.
• Comportement du mérou brun : Le mérou brun est un animal solitaire et grégaire. Sa présence est un indicateur de la bonne qualité générale du biotope qu’il occupe. Il peut aussi bien chasser de jour que de nuit. Il pratique l’affût et, malgré sa taille et son poids, est capable de démarrages foudroyants qui ne laissent que peu de chances à ses proies. Les petits mérous consomment surtout des petits crustacés
• Menaces sur le mérou brun : Le mérou de Méditerranée a failli disparaître des côtes nord de cette mer à cause de la chasse intensive qui lui a été livrée. Autrefois très commun, la surpêche a décimé ses effectifs qui sont en train de remonter grâce à un moratoire sur sa chasse sous-marine et à l'hameçon. La prise au filet n'étant pas interdite, et il n'est pas rare de trouver du mérou sur les étals des poissonniers français. Son mode de vie (hermaphrodisme successif) et le fait qu'il ne devienne mâle dominant et donc reproducteur qu'à partir de 25 à 30 ans et ce pendant seulement quelques années, ne permet pas d'affirmer que la situation est stabilisée. Il faudra attendre un cycle d'une cinquantaine d'années
Informations
Les mérous appartiennent à la grande famille des Serranidés comptant plus de 400 espèces répertoriées. Leur corps est massif et leur bouche, garnie de nombreuses petites dents, est proéminente avec des lèvres charnues. Ils sont caractérisés par des nageoires aux rayons épineux qu’ils déploient en cas de danger. Les mérous sont solitaires et territoriaux. Ils recherchent un endroit abrité comme un amas de rochers et s’y installent définitivement. Ils ne s’en éloignent que pour s’alimenter. Malgré leur allure flegmatique, ce sont des carnivores voraces qui chassent à l’affût. Leur régime alimentaire se compose de mollusques, de crabes et de poissons. Pour capturer leurs proies, soit ils bondissent sur l’animal avec une agilité impressionnante pour leur taille et l’engloutissent soit ils aspirent une quantité d’eau suffisante pour l’entraîner directement dans leur bouche s’il passe à proximité. Leur couleur marbrée leur assure un excellent camouflage. D’ailleurs le nom de genre Epinephelus, regroupant la majorité des espèces de mérous, vient du grec Epinephelus qui signifie « nuageux » en lien avec la variation d’intensité des taches.
• Longueur : De 40 à 80 cm ; maximum 1,40 m
• Poids : Jusqu'à 65 kg
• Régime alimentaire : Mollusques céphalopodes : seiches, poulpes, calmars ; crustacés ; poissons
• Longévité : De 40 à 50 ans
• Répartition : Méditerranée et Atlantique, de l'Afrique du Sud au Golfe de Gascogne; En France, le mérou noir est présent en méditerranéennes
• Statut de conservation UICN : Espèce menacée ; Espèce non protégée au sens strict car la pèche au filet est toujours autorisée